Usurpation d’identité : que faire ?

Avec le développement d’internet, les usurpations d’identité connaîssent une véritable explosion : 1,3 millions de Français ont vu leur identité usurpée en 2019*. Un chiffre inquiétant qui s’explique par l’inventivité sans limite des escrocs pour vous piéger. Et les conséquences financières ou psychologiques de cette forme de cybercriminalité peuvent être graves pour les victimes. Alors, comment s’en sortir lorsqu’un fraudeur usurpe votre identité ?

*Source : L’Obs du 09/01/2020

L’usurpation d’identité : définition

L’usurpation d’identité consiste à utiliser l’identité d’une personne dans deux buts possibles : – commettre des actions frauduleuses sur internet afin de lui soutirer de l’argent à ses dépends. – créer sur les réseaux sociaux un faux profil au nom de la personne avec l’intention de lui nuire.

Quels sont les actes frauduleux de cybercriminalité les plus courants commis par les voleurs ?
Contracter des crédits, débiter de l’argent sur un compte bancaire, ouvrir une ligne téléphonique ou une connexion internet, toucher des prestations sociales, prendre un abonnement, rouler avec la plaque d’immatriculation de quelqu’un d’autre sans payer les contraventions, louer un véhicule, etc.


BON A SAVOIR : quelle est la sanction pour l’usurpation d’identité ?

L’usurpation d’identité d’une personne dans le but de nuire à sa tranquillité ou de porter atteinte à son honneur est un délit passible d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende selon le code pénal. L’usurpation d’identité d’une personne dans le but de commettre des actes frauduleux est passible de cinq ans de prison et de 75 000 euros d’amende selon le code pénal. Le délai de prescription est de trois ans.

Lire également « Usurpation de plaque d’immatriculation : quelles solutions ? ».

Usurpation d’identité : les techniques les plus utilisées

L’usurpation peut avoir lieu suite à un vol physique de documents ou à un vol sur Internet de vos données personnelles.

L’usurpation d’identité suite à un vol physique

L’usurpation de votre identité administrative consiste à vous voler des documents contenant des renseignements personnels pour s’en servir à des fins frauduleuses : carte d’identité, passeport, factures, relevés de compte, RIB, chéquier, carte de crédit, carte vitale, etc.
Le vol peut avoir lieu dans la rue ou les transports (vol par un pickpocket, à l’arrachée, à la sauvette), dans votre boîte aux lettres, en voyage ou encore dans vos poubelles.

L’usurpation d’identité suite à un vol numérique

Usurper votre identité numérique vise à récupérer des renseignements personnels vous concernant via Internet : votre adresse électronique, vos éléments d’authentification (identifiant/mot de passe) sur les sites où vous avez un compte, mais aussi votre RIB, votre n° de sécurité sociale, votre numéro de Carte de Crédit et votre code secret, etc.

Parmi toutes les techniques existantes, voici les plus répandues :

. L’hameçonnage (ou « Phishing »). Vous recevez un faux courrier électronique d’un organisme public (trésor public, CAF, assurance maladie, etc) ou privé (votre banque, votre fournisseur d’énergie, etc) vous demandant de vous connecter via un lien. Le piège est tendu : en cliquant, vous êtes redirigé vers un faux site web, quasi identique à l’original. Mis en confiance par l’aspect sérieux du graphisme et du style employé, vous allez communiquer au fraudeur vos données personnelles : nom d’utilisateur et mot de passe pour accéder à votre compte sur un site, identité bancaire, code de carte bancaire, date de naissance, date de naissance ou d’autres données sensibles.

. Le « shoulder surfing » (en français « regarder par dessus l’épaule »). Rien de plus simple : à une terrasse de café, dans le lobby d’un hôtel, dans un cyber-café, un fraudeur recopie votre combinaison identifiant/mot de passe en regardant par dessus votre épaule pendant que vous êtes connecté sur un ordinateur ou une tablette.

. L’intrusion sur un navigateur. Avant de quitter un cyber-café ou votre hôtel, vous fermez l’onglet du site que vous étiez en train de consulter. L’usurpateur s’installe après vous devant l’ordinateur et utilise l’historique du navigateur pour récupérer vos informations numériques.

. Le piratage de votre boite mail. Il est facile pour un hackers de pirater une boite mail. Surtout quand on sait qu’une personne sur sept utilise le même mot de passe partout ! En fouillant une messagerie, il est courant d’y trouver une copie d’une pièce d’identité conservée en cas de besoin.

. La fausse annonce immobilière. Une annonce de location immobilière alléchante, postée sur internet, vous séduit et vous vous empressez d’y répondre en fournissant toutes les informations requises pour constituer votre dossier. Méfiance : il est possible qu’un escroc vous ait tendu un piège avec une fausse annonce pour recueillir vos informations personnelles et usurper votre identité !

. Le piratage (ou hacking) de base de données Internet. Le hacker pirate la base de données clients d’un site marchand, d’un fournisseur d’accès, d’un opérateur téléphonique, etc, et récupère toutes les informations personnelles des clients (notamment ses moyens de paiement). Il lui est alors très facile d’usurper l’identité des clients dans le but de détourner de l’argent à son profit.

. La captation de données saisies. Un pirate vous envoie un e-mail contenant un malware (logiciel malicieux en français). Ce logiciel (invisible pour vous) va capter toutes les données que vous saisissez sur votre clavier. En se faisant passer pour vous, l’escroc peut alors utiliser vos données d’identification à des fins frauduleuses.

. La captation des données affichées sur votre écran. Un pirate vous envoie un email contenant un malware. Ce logiciel va faire des captures d’écran et les envoyer au pirate. De la même façon, le pirate peut utiliser vos données personnelles affichées à l’écran.

Quels recours en cas d’usurpation d’identité

Si vous constatez que vous êtes victime d’usurpation d’identité, voici les démarches à entreprendre au plus vite :

Déposer plainte pour usurpation d’identité

. Vol de documents permettant de vous identifier : en préalable, dès lors que vous vous faites voler votre passeport, votre carte d’identité, votre permis de conduire, votre carte grise, etc, vous devez immédiatement déposer plainte pour vol au commissariat de police ou à la gendarmerie la plus proche. Un récépissé de votre plainte vous sera remis. Grâce à cette plainte, vous n’êtes plus responsable de l’utilisation frauduleuse de vos papiers à partir de la date de votre déclaration de vol. Il est également possible de déposer une pré-plainte en ligne.

Vous avez également la possibilité de porter plainte auprès du Procureur de la République attaché au tribunal judiciaire dont dépend votre domicile. Pour cela, vous devez lui adresser votre plainte par un courrier recommandé avec AR.

Pour faire renouveler votre carte d’identité (ou votre passeport biométrique) perdue ou volée, vous pouvez vous rendre dans n’importe quelle mairie. Il faut toutefois qu’elle soit équipée d’une station d’enregistrement (renseignez-vous sur le site de la mairie en question).

. Actes frauduleux : Consultez très régulièrement vos comptes bancaires pour détecter d’éventuelles opérations douteuses. Par exemple, vous recevez des factures indues ou vous constatez que le remboursement d’un crédit (que vous n’avez jamais contracté) est prélevé chaque mois sur votre compte… Pas de doute, un pirate usurpe votre identité. Déposez une plainte contre X pour usurpation d’identité au commissariat ou à la gendarmerie.

Joignez tous les documents liés à l’usurpation : factures, courriers, captures d’écran, etc. Apportez également les preuves montrant que vous n’êtes pas l’auteur des actes incriminés. Par exemple un témoignage de votre employeur pour prouver que vous ne pouviez pas avoir de contraventions en pleine journée…
Conservez bien une copie de la plainte car vous en aurez besoin dans vos démarches.

Lire également « Que faire en cas de perte ou de vol de passeport à l’étranger ? »

Prévenir les établissements concernés

Informez votre banque que votre identité a été usurpée : faites opposition aux prélèvements frauduleux sur votre compte. De même, contactez tous les autres établissements concernés pour faire annuler les contrats souscrits : organismes de crédit, opérateur téléphonique, fournisseur d’accès, agence de location, etc. Outre une copie du dépôt de plainte, vous devrez fournir une attestation sur l’honneur en certifiant par exemple que vous n’avez jamais contracté ce crédit.
Prévenez également les services publics (CAF, Pôle Emploi, etc) si vos prestations sociales ou chômage ont été détournées au profit d’un escroc.

BON A SAVOIR : prouver son identité relève parfois du parcours du combattant.
Dans les pires cas, un établissement particulièrement suspicieux (un organisme de crédit par exemple) peut vous demander de prouver vous-même votre identité. Vous devez alors fournir le plus de preuves possibles de votre identité : bulletins scolaires, diplômes, contrats ou certificats de travail, bulletins de paie, acte de propriété, témoignages de proches, etc.

Contacter la Banque de France

Par la faute d’un fraudeur qui siphonne votre compte bancaire et vous met dans le rouge, vous pouvez vous retrouver fiché à la Banque de France. Etre interdit bancaire risque de vous compliquer la vie pour un bon moment.

Cherchez d’abord sur le site de la Banque de France la succursale la plus proche de chez vous pour prendre rendez-vous. Sur place, demandez à consulter le fichier central des chèques et incidents de paiements de crédit pour vérifier si vous y figurez.
Aie, vous découvrez que vous êtes fiché ! Adressez alors à la Banque de France une copie du dépôt de plainte et de vos papiers d’identité. Joignez-y la liste des incidents de paiement qui vous sont injustement imputés. L’information précisant que vous êtes victime d’une usurpation d’identité sera ajoutée sur le fichier. Et vous ne serez plus interdit bancaire.

Alerter le réseau social

Vous découvrez éberlué que quelqu’un utilise des photos de vous sur un réseau social ou a créé un compte Facebook (avec votre nom et votre photo de visage) vous prêtant des propos infâmes ou racistes… Contactez immédiatement le réseau social pour qu’il supprime toutes les informations vous concernant. S’il refuse, vous devez portez plainte au commissariat ou à la gendarmerie.

Fort heureusement, face à la recrudescence des faux profils sur les réseaux sociaux, ces derniers ont souvent mis en place une procédure pour signaler toute usurpation d’identité. Le faux profil est alors supprimé.

Comment réagir en cas d’usurpation d’identité

Vous pouvez contacter la plateforme gouvernementale www.cybermalveillance.gouv.fr. Ce site dédié aux victimes de malveillance sur internet peut vous donner des conseils et vous aiguiller vers des organismes pouvant vous venir aide.

Mais face à des escrocs redoutables, vous risquez de vous trouver bien démuni si vous devez vous défendre seul… Comment identifier le fraudeur qui a détourné vos prestations sociales ? Comment prouver votre bonne foi si un individu utilise vos plaques d’immatriculation et commet des excès de vitesse qui vous sont imputés ? Comment vous faire rembourser si un escroc a multiplié les achats sur internet en vidant votre compte en banque ? etc.

Pour mettre fin aux situations parfois inextricables provoquées par une usurpation d’identité et obtenir gain de cause, AvoCotés a créé la Cyber Assurance  :
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