Cyber-harcèlement : mieux l’identifier pour mieux le combattre

Menaces, rumeurs, moqueries, insultes, publication de photos ou vidéos dégradantes, piratage de compte, usurpation d’identité numérique… L’utilisation massive des réseaux sociaux, notamment par les adolescents, s’est accompagnée d’une augmentation inquiétante des cas de cyber-harcèlement. 40 % des élèves avouent d’ailleurs avoir subi une agression en ligne*. Comment identifier le risque d’harcèlement sur Internet ? Comment le prévenir ? Comment le combattre ? Le point sur ces questions avec AvoCotés.

*Source 20 Minutes

Quelles sont les formes de cyber-harcèlement ?

Le cyber-harcèlement, ou cyber-bullying en anglais, est une forme de harcèlement qui utilise les réseaux sociaux (Facebook, twitter), les messageries instantanées, les chats, les sites de partage de photographies, etc, comme moyen de communication. Les sites les plus à risque sont ceux dédiés au partage de photographies ou de vidéos, comme Snapchat, Instagram ou Youtube. Ce harcèlement en ligne peut prendre des formes très variées.

  • Le flaming (en français, propos inflammatoire) consiste à envoyer des messages d’insulte dans le but de créer un conflit dans un groupe de discussion ou sur un forum.
  • Le harassement (en français, harcèlement) touche plus particulièrement les jeunes scolarisés : l’entourage diffame ou intimide la victime sans véritablement penser aux conséquences pour elle. La diffamation est constituée d’un ensemble de rumeurs et ragots visant à nuire à la réputation de la victime ; ce type de harcèlement se rencontre sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter et sur les blogs.
  • L’impersonisation ou masquerade consiste à usurper l’identité d’un internaute afin de détériorer ou même de détruire sa réputation en lui prêtant des propos insultants ou diffamatoires.
  • Plus connu, l’outing (en français, révélation volontaire de l’homosexualité d’une personne) vise à divulguer des informations intimes ou confidentielles, comme l’homosexualité ou les activités privées d’une personne afin de la déstabiliser et de salir sa réputation.
  • Plus violent encore, le sexting (en français, courrier électronique à caractère sexuel) se manifeste par la publication d’une photo ou d’une vidéo prise dans un contexte intime dans le but de détruire la réputation d’une personne. Le sexto, mot français, concerne plus particulièrement l’envoi de sms à caractère sexuel.
  • Le stalking (filature en français) consiste pour un harceleur à commettre des intrusions répétitives dans la sphère privée de la victime : profil, photos publiées, CV en ligne, messages publiés sur les forum, etc.
  • Redoutable et très présent sur Internet, le Catfishing (en français, utilisation d’une fausse identité) consiste à rencontrer quelqu’un en ligne, en se faisant passer pour une personne que l’on n’est pas (par exemple, un adulte se crée un faux profil où il affiche avoir 15 ans…). Le but recherché est de se faire un ami ou d’espérer une rencontre amoureuse. Dans la réalité, le catfish cherche à soutirer des photos compromettantes, des renseignements personnels ou même des faveurs sexuelles.

En général, le harcèlement en ligne regroupe plusieurs formes de harcèlement pratiquées simultanément sur Internet. Non seulement il se propage vite et massivement sur la toile, mais il laisse des traces durables souvent difficiles à effacer, même après la fin du harcèlement.

Le harcèlement est un phénomène qui a toujours existé. Le fait que les harceleurs choisissent Internet pour sévir s’explique par plusieurs causes :

  • L’auteur du cyber-harcèlement peut rester anonyme sur la toile.
  • Le cyber-harcèlement ne connaît pas de répit : il peut se pratiquer 24H/24, 7J/7.
  • L’utilisation d’un ordinateur ou d’un smartphone par un jeune échappe bien souvent au contrôle des parents. Ceux-ci ne sont donc pas au courant si l’un de leurs enfants est victime de harcèlement en ligne.
  • L’impact du cyber-harcèlement est plus humiliant et plus puissant puisqu’il est public et viral. De plus, il touche généralement la sphère privée des amis qui peuvent assister au lynchage de la victime.

Les conséquences pour la victime peuvent être graves : elle est envahie par un sentiment de détresse qui augmente lorsque le phénomène persiste. Dans les situations les plus extrêmes, certains jeunes ont même des pulsions suicidaires. Le cyber-harcèlement a également des conséquences sur la vie scolaire, la vie professionnelle et la vie familiale : isolement, perte de confiance en soi, frustration, dépression.

Le cyber-harcèlement : que dit la loi ?

La définition du harcèlement sur Internet

Le cyber-harcèlement consiste à utiliser les nouvelles technologies d’information et de communication (applications, réseaux sociaux, jeux vidéo, blogs, forums, messageries, etc.) pour intimider ou humilier une personne de façon répétée. Les moyens utilisés pour dégrader l’image de la victime peuvent être des commentaires, des images ou montages d’images ou des vidéos. Ce harcèlement est le plus souvent moral ou sexuel.

Le cyber-harcèlement est puni par la loi

Puni par la loi du 4 août 2014, le cyber-harcèlement (ou cyberintimidation) est le « fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale ». Pour être reconnu comme tel, ce type de harcèlement doit s’effectuer via les messageries électroniques ou les réseaux sociaux. Les propos dégradants peuvent être publics (par exemple sur un forum) ou privés (par exemple sur la messagerie d’un réseau social).

Lorsque l’auteur du cyber-harcèlement est majeur, il s’expose à une peine de deux ans d’emprisonnement et à 30 000 euros d’amende. Mais si la victime a moins de 15 ans, la peine maximale est portée à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Lorsque l’auteur du cyber-harcèlement est un mineur de plus de 13 ans, il risque au maximum un an de prison et 7 500 euros d’amende si la victime a 15 ans, et jusqu’à 18 mois de prison et 7 500 euros d’amende si la victime a moins de 15 ans.

Il existe également des règles spécifiques applicables aux mineurs de moins de 13 ans. Quel que soit l’âge de l’auteur mineur d’un harcèlement en ligne, ses parents sont responsables civilement et devront indemniser les parents de la victime.

Les hébergeurs (d’un réseau social, d’un forum, etc) peuvent également être mis en cause s’ils ont eu connaissances des messages publiés et ne les ont pas supprimés rapidement.

Depuis le 5 août 2018, le texte de loi a été renforcé afin de pénaliser les raids numériques : il s’agit d’un harcèlement sexuel ou sexistes commis par un groupe d’internautes dans le but de tourmenter une victime. Récemment, la « Ligue du LOL », un cas de cyber-harcèlement perpétré par des journalistes, publicitaires et graphistes, a été identifiée comme un raid numérique.

Comment prévenir le risque de harcèlement sur Internet ?

Adoptez les bons réflexes de prévention qui peuvent vous éviter d’être victime de cyber-harcèlement :

  • Préservez vos données privées lors d’une inscription sur un réseau social. Même s’il est souvent nécessaire de fournir nom, prénom, date de naissance et adresse, il est recommandé de ne pas les afficher sur son profil en prenant par exemple un pseudo ou en masquant votre âge. Pas besoin non plus de s’étendre sur d’autres informations non obligatoires comme le nom de votre ville ou de votre employeur.
  • Gérez vos paramètres de confidentialité. Cela peut s’avérer être une arme efficace contre le harcèlement sur Internet. Sur Facebook, Instagram et Twitter, vous pouvez paramétrer la visibilité de votre compte en restreignant son accès uniquement à vos amis. Si un inconnu souhaite rejoindre vos followers, vous devez d’abord approuver sa demande.
  • Ne communiquez pas vos identifiants et mots de passe. C’est aussi un bon moyen de se préserver contre le harcèlement en ligne. Les adolescents semblent avoir pris la dangereuse habitude de s’échanger mots de passe et identifiants. Tout se passe bien jusqu’au jour où une dispute éclate : par vengeance, un ado peut alors décider d’usurper l’identité d’un autre grâce à ses identifiants afin de nuire à sa réputation.
  • Bloquez les contacts qui vous semblent suspects.
  • Evitez absolument de mettre en scène des situations trop intimes. Certaines personnes publient des photos suggestives, parfois dénudées, ou filment des moments d’intimité qui peuvent avoir des conséquences dévastatrices. Ainsi, sur Snapchat (le réseau social préféré des ados), des photos intimes envoyées à un petit cercle d’amis se sont retrouvées partout sur la toile.
  • Mettez en garde vos ados contre certaines applications. Certains réseaux sociaux se sont taillés une réputation sulfureuse auprès des parents. Surnommé le Tinder des ados, Yellow est, à titre d’exemple, un réseau social destiné à se faire des amis. Mais en réalité, les ados aiment visiblement s’y chauffer et s’inciter mutuellement à publier des photos intimes… A déconseiller formellement à vos enfants !

« BON A SAVOIR » : pour connaître les applications les plus dangereuses pour vos enfants, vous pouvez consulter le site Le VPN qui en a dressé une liste exhaustive.

Comment détecter le cyber-harcèlement chez les jeunes ?

Les enfants et les adolescents sont des proies particulièrement faciles, d’autant qu’ils ont tendance à exposer leur vie privée plus naturellement que les adultes. Ils sont aussi très exposés aux moqueries et discriminations en milieu scolaire.

Vous devez d’abord écouter votre enfant sans le juger. Pour évaluer la situation, demandez à votre enfant et au harceleur d’expliquer clairement les faits.

  • Par la suite, essayez de rassembler tous les éléments concrets prouvant le harcèlement : les captures d’écran, messages injurieux ou encore emails inappropriés.
  • Sur la plupart des sites utilisés par les jeunes, il existe une option de signalement des individus malveillants : il convient alors de signaler le comportement de la personne qui harcèle votre enfant. Le cas échéant, vous pouvez aussi contacter le numéro vert national Net Ecoute 0800 200 000 / educnat@netecoute.fr pour accélérer la procédure.
  • Si les auteurs du harcèlement sont difficiles à identifier, vous pouvez toujours déposer une plainte.
  • Si votre enfant est harcelé par l’un de ses camarades, l’équipe éducative doit être informée de façon à ce que des mesures soient prises pour protéger la victime.
  • Si vous êtes témoin d’un cas de cyberintimidation sur Internet, prévenez les parents de la victime et de l’auteur des faits. A ce stade, il faut nécessairement impliquer les représentants légaux de l’élève victime comme ceux du ou des élèves malveillants.

France 2 a ainsi recueilli le témoignage de Mathilde (son prénom a été changé), une jeune fille de 13 ans mise à l’écart à l’école par ses copines : mots anonymes, brimades, insultes. Espérant se rendre plus populaire en chatant avec elles sur les réseaux sociaux, elle a subi encore plus d’humiliation et d’intimidation au point de penser à en finir. Fort heureusement, ses parents ont découvert l’origine de son mal être avant qu’il ne soit trop tard. Mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas.

Lutter contre le cyber-harcèlement avec une assurance Internet.

Le cyber-harcèlement est devenu un véritable fléau, notamment chez les jeunes. Il est d’ailleurs plus durement sanctionné quand la victime du harcèlement a moins de 15 ans.

Pour faire face à ce risque, ainsi qu’aux autres risques liés à l’usage d’Internet, Avocotés a créé une assurance destinée à protéger toute la famille, les parents mais aussi leurs enfants : AvoCotés Assurance Internet.

En cas de cyber-harcèlement, AvoCotés fait intervenir une société spécialisée dans l’e-réputation qui procédera à la suppression du contenu dégradant. Puis, à défaut, le contenu sera enfoui en le faisant disparaître des premières pages des moteurs de recherche.

Mais cette assurance très complète vous protège également dans d’autres cas :

  • litiges lié à un achat de bien ou de service sur Internet.
  • usurpation de votre identité à des fins frauduleuses.
  • conflit sur une plateforme collaborative de mise en relation de particuliers (comme Leboncoin, Blablacar ou Airbnb).

Un juriste spécialisé est chargé de défendre personnellement votre dossier. Et vos frais de justice sont pris en charge jusqu’à 10.000 € si vous devez aller devant les tribunaux.

Vous et votre famille avez, comme la plupart des français, un usage quotidien d’Internet ? Pour votre tranquillité, pensez à vous assurer rapidement car seuls les litiges survenant après la prise d’effet du contrat seront couverts.

Vous souhaitez en savoir plus sur l’assurance Internet d’AvoCotés ? Appelez gratuitement nos conseillers, ils répondront à vos questions.

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